Rencontres d'Arles
Nouvelles 2024
RETROSPECTIVE PHOTOGRAPHIQUE DES RENCONTRES D'ARLES 2024 Une performance artistique qui défit l'apesanteur du temps, par sa tenue dans l'espace qui compose la matière, dans un équilibre défiant la stabilité de cette œuvre ! D'un point de vue scientiste, dans l'absolu, la matière n'existe pas... D'emblée, on cherche à comprendre où Vimala Pons tente de nous emmener via cette démarche chorégraphique interne à un espace presque immobile que son corps occupe, puis maitrise en ayant dompter ce qui représente cette matière composite de sa fabrication manuelle : une œuvre insignifiante qui mue en objet vivant. On croirait assister à une lutte entre deux êtres dont l'un possède la force de résister à l'autre : lequel ?! Dubitatif sur le dénouement de cette confrontation entre le vivant et l'inerte, on ne quitte pas des yeux Vimala et épions ses gestes, en conjurant le sort que sa réalisation aboutisse à une fin couronnant l'artiste de son succès : ce dont elle a nul besoin ! On ne verra plus ce genre de manifestation de sitôt (le ralenti de la vidéo ajoute à cette réalisation)... Jean Canal. 4 septembre 2024. En direct de Arles. Lien des Rencontres.
Rencontre d'Arles de décembre. Le programme se poursuit en ce mois festif à partir du 15 12 23. Le lien ici.
Le message des Rencontres de la photographie d'Arles. "Tel un relevé sismographique de notre temps, chaque année les Rencontres d’Arles se font l’écho de l’état de conscience de notre monde, aussi étrange qu’il puisse paraître. Les photographes, artistes et commissaires nous donnent à voir, à percevoir, avec une acuité aiguisée, les transformations que nous vivons. La prise en considération – a minima – du réchauffement climatique s’est imposée à nous, impactant directement nos habitudes. "Suite du message de CHRISTOPH WIESNER
Directeur des Rencontres d’ArlesAnnonce de la conférence de presse en vidéo 16/03/2023
LES RENCONTRES D'ARLES 2023
Les Rencontres d'Arles se suivent et ne se ressemblent plus. Pour les amateurs de la photos qui tendent à se cultiver et enrichir leur culture photographique dans un domaine très spécifique à Arles, ils y trouveront une manne qui leur apportera de très grandes satisfactions. Pour les plus difficiles, ceux qui critiquent les thématiques présentées, les prises de vues ainsi que les cadrages, ils resteront éternellement insatisfaits ; excepté pour cette année 2023, l'exposition à Luma consacrée à Diane Arbus, collection privé de Madame Maja Offmann. En plus de trente années de fréquentation plus ou moins assidue des Rencontres, c'est la première fois qu'un thème aussi contemporain de son époque, bouscule les règles des bonnes mœurs américaines. On procède par déambuler selon une marche à suivre, indiquée par l'exposant..., puis on se libère devant cette variété de thèmes en un seul, dispersé dans l'espace de Diane Artus ! Constellation trouve tout à fait sa raison de se perdre dans l'espace contrôlé par la photographe unique en son genre comme d'autres qui marqueront l'histoire de la photographie insolite, comme Vivian Maier dont on ne pourra plus oublier leur passage, comme une comète symbolique dans l'Histoire de la photographie. A voir deux fois si possible l'expo à la Tour Luma. 5 août 2023. Jean Canal.
JIMEI X ARLES 2022/23 INTERNATIONAL PHOTO FESTIVAL
Même dans la pénombre, je chante encore, Œuvres de la 34ᵉ Bienal de São Paulo
Parc des Ateliers, Les Forges
Du au
25 NOVEMBRE 2022 — 3 JANVIER 2023 XIAMEN, CHINE
Découvrez l'affiche officielle du festival des Rencontres de la photographie d'Arles 2023 !
Le festival se tiendra du 3 juillet au 24 septembre dans toute la ville d'Arles et sa région.
La photo de l'affiche est signée cette année par la photographe Finlandaise Emma Sarpaniemi.
Depuis 2015, AMB Studio signe l'identité visuelle et la conception graphique de l'ensemble des supports imprimés et numériques des Rencontres d'Arles.
Une fin de saison couronnée de succès pour cette manifestation devenue européenne de la photographie. On pourrait parler de phénomène mondial, si il fallait tenir compte des origines des photographes et artistes présentés à Arles cette année, avec l'avènement de l'œuvre de Frank Gehry à l'honneur. Luma et sa majestueuse Tower trône sur l'empire romain déchu de sa paternité. bien sûr.
Quant à la critique de cette saison qui touche à sa fin, elle reposerait plutôt sur la thématique qui fut avare en richesse biographique de la photographie. Le renouvellement de la modernité n'est pas évident dans un contexte contemporain où se confondent les genres. Il faut, il est vrai, effectuer une drastique (le mot est inclusif) sélection de travail qui rivalise entre eux sur des critères pouvant échapper aux visiteurs dubitatifs sur certaines expositions. Choquer n'est plu de mode ! Il faut pouvoir rester dans l'esthétisme...
Jean Canal. 18/09/2022.
LA PAGE DES EXPOSITIONS
En images
Rencontres d'Arles
RENCONTRES PROFESSIONNELLES DE L'ÉDUCATION AUX IMAGES 2022 OUVERTURE DES INSCRIPTIONS
CROISIERE HONORE LE JAZZ Photos Jean Canal. Le pass-sanitaire est de rigueur à Arles. Munissez-vous d'un document approprié, sinon vous serez cordialement priés de vous en procurer un, au demeurant l'accès aux exposition vous sera élégamment refusé. Ce processus limite les entrées et notamment la possibilité d'entretenir une relation culturelle de proximité. L'exposition consacrée au Jazz des années 50/60/70 ne pourront que combler les jazzmen lorsqu'ils découvriront des photographies d'exception de toute la famille du jazz noir des Amériques, produit à Paris aussi. Plus émouvant encore l'extrait du concert de Ella Fitzgerald, la reine du jazz. Un regret en quittant cette expo, en songeant à cette Amérique ségrégationniste, qui, malgré son acharnement à tenir la population noire dans l'humilité permanente, ne put freiner la création artistique, renforcée par cette envie d'exprimer une musique dénuée de haine viscérale dont étaient animés certains blancs ! Jean Canal. 26/07/2021. 6 heures.
Charlotte Perriand autant si ce n'est mieux que celle De Sabine Weiss, celle qui est notoirement reconnue comme architecte designer occupe une place de choix dans ce Festival de la photographie d'Arles 2021. Ses photos apparaissent enfin sous la lumière publique ! Les Rencontres de ces deux femmes ont fini par conquérir le cœur de Jean Canal, encore présent aux Rencontres d'Arles, ce Week-End des 24 & 25 juillet, afin de clore cette session. Jusqu'au 26 septembre, l'exposition rétrospective sur le travail photographique de Charlotte Perriand sera visible à l'étage du Monoprix d'Arles (attention un test covid est exigé...). Il faut constater que les photographes du siècle dernier avaient retenu les leçons synthétisant la photo sur un critère demeuré essentiel, en possédant des facultés visuelles optimales, suffisamment développées à la sensibilité afin de conclure sur la prise de vue convenable à effectuer. En bref ce n'est pas l'appareil qui fait la photo, mais l’œil ! Le travail de Charlotte Perriand vérifie cette adéquation technique qui donne à la plasticité de son travail de photographe toute la densité nécessaire pour valoriser ses sujets de prédilection. Le photomontage, afin de répondre aux annonces publicitaires, sous forme de prosélytisme aux accents propagandistes, fut un de ses travaux de photographe, très exigeante dans le montage des photos, illustrant les thèmes dont elle mit en scène les composantes. De véritables reportages qui serviront les causes les plus nobles de la population livrée aux forces du travail ! Les années trente y sont montrée dans un contexte simple de chasteté humaine qui rend hommage au travail. Instantanés, nourris de compositions romanesques, qui laissent des archives riches en renseignement sociologique de la France ouvrière ; pas seulement, évidemment ; puisque l'architecture affiche des lignes fuyantes maîtrisées dans un cadrage métrique spéculant la précision, en signe de perfection ! A voir indéniablement et revoir si possible ! Vite. 24/25 juillet 2021. 21 heures en direct de Arles. Remerciements sincères à la famille Poulaga pour sa fidélité...Jean Canal ; bien sûr !
ARLES 2020 ANNULATION
Depuis près de deux mois, les Rencontres d’Arles ont envisagé tous les scénarios pour tenter de s’adapter à une situation sans précédent et maintenir le festival dans le respect des mesures qui s’imposent. Mais face à l’impossibilité de produire les expositions, d’équiper les lieux, face à l’interruption des échanges internationaux, et en tenant compte des nouvelles recommandations du gouvernement, nous devons renoncer à organiser l’édition 2020 des Rencontres d’Arles. Jamais décision n’aura été aussi difficile à prendre. Depuis 50 ans, les Rencontres d’Arles ont eu lieu chaque été.
Le conseil d’administration, qui s’est réuni ce jour, a donc entériné le plan d’annulation des Rencontres d’Arles 2020 afin de préserver son avenir.Nous cherchons d’ores et déjà des alternatives aux lourdes conséquences de cette annulation. Par ailleurs, nous allons épauler au mieux les artistes et commissaires d’expositions en leur versant leurs droits d’expositions. Nous explorons toutes les solutions pour accompagner nos équipes qui se sont toujours engagées avec enthousiasme et détermination. Nous avons aussi une pensée pour les nombreux Arlésiens qui se mobilisent en contribuant à l’accueil du public du festival pendant tout l’été.
Face à cette situation inédite, les collectivités publiques (ville, département, région, État), depuis toujours engagées à nos côtés, ont réaffirmé leur soutien indéfectible au festival. Nous les remercions de ce geste fort qui permettra aux Rencontres d’Arles d’être au rendez-vous en 2021. Le cœur lourd, mais plus que jamais combative, l’équipe des Rencontres d’Arles reste mobilisée au service de ce qui nous lie, la photographie.
Sans doute l'exposition qui suscitera le plus de curiosité aux Rencontres d'Arles 2019. L'intelligence semble avoir répondue au rendez-vous que lui donnait Mark Hogancamp qui su exploiter une situation psychologique aggravée par un trauma ! Hommage à la liberté identitaire et au droit à la différence ! Sam Stourdzé* n'est pas indifférent à ce genre de travail. Le directeur de la manifestation valorisera l'exposition en lui donnant la place que la société lui doit au regard des discriminations et violences gratuites qui se sont banalisées au fil des phénomènes sociaux en constante augmentation ; comment répondre à la violence si ce n'est par l'art au service de l'intelligence. L'article brièvement présenté à le mérite, néanmoins, de figurer dans Le Magazine du Monde. Merci. *La Rédaction de presselibre.fr ne prend nullement position avec le contenu de la vidéo présentée.
L'ACTUALITE DE ARLES
C'était le 21 juillet. Lukas, ou plutôt Luc Hoffmann s'est éteint à 93 ans. Avec lui disparaissait le patriarche de l'une des familles les plus discrètes du monde sur son état de fortune. On sait que l'homme, passionné de nature (il s'agit de l'un des pères de WWF en 1961), s'est installé tôt en Camargue avec sa famille. Quatre enfants, dont deux font beaucoup parler d'eux. J'ai cité Maja, la mécène officielle d'Arles côté art contemporain, et Vera Michalski, versée dans la littérature tant francophone que des pays de l'Est. La Vera de la Fondation Jan Michalski de Montricher. Luc Hoffmann était aussi à l'origine de la Fondation Van Gogh nouvelle formule, une ancienne version ayant déjà existé au palais de Luppé d'Arles. En 2008, il a lancé l'idée, avec Yvette Clergue, d'un lieu d'expositions temporaires pouvant présenter des œuvres de l'artiste, lié à la ville provençale. Cette dernière ne conserve en effet rien du Néerlandais. Notons au passage qu'elle n'est pas la seule. Le fort peu touristique Nuenen, où Vincent a accompli la première partie de sa courte carrière, ne possède rien non plus de lui. Le Centre a donc fini par ouvrir en 2014, après de solides travaux à même de transformer un immeuble ancien et un ex-siège de banque en musée «arty» truffé de créations contemporaines, dont un portail d'entrée de Bertrand Lavier. Il est dirigé par l'austère Bice Curiger, ex-Kunshaus de Zurich. La «Swiss Connection»...
Tout en grand En 2014, on parlait depuis longtemps déjà de sa fille Maja, présentée comme une bouée de sauvetage pour une ville en quête d'avenir. Née en 1956 (j'ai eu de la peine à trouver la date), la dame se disait prête à investir, avec sa Fondation LUMA, une centaine de millions pour créer un «pool artistique» en lieu et place des anciens ateliers-SNCF. Comme la dame voit tout en grand, elle s'était adressé à Frank Gehry. L'architecte américain avait conçu une tour plaquée d'un métal évoquant les touches solaires de Van Gogh. Le premier projet a été retoqué à cause des Monuments historiques. Trop visible dans une ville antique et médiévale classée au Patrimoine de l'Unesco! Le second a passé la rampe, avec beaucoup de pressions. Le maire communiste d'Arles Hervé Schiavetti tenait à sa mécène, dont il ne cesse de chanter les louanges. Cent ou 150 millions d'euros ne tombent pas tous les jours du Ciel, surtout dans une ville économiquement sinistrée, qui doit en plus entretenir la plus vaste commune de France. Le chantier a donc commencé, alors que la presse ne reculait devant aucune flagornerie devant Maja, promue grande prêtresse du contemporain. Elle devait «réveiller» Arles, comme si cette dernière dormait à poings fermés. La carcasse est aujourd'hui visible non loin des Alyscamps, avec un bloc de béton de 56 mètres d'où sortent des antennes métalliques. Ce squelette laisse perplexe. Les anciens Ateliers, eux, ont été repensés depuis longtemps. Ils ont perdu leur charme décati au profit d'un «propre en ordre» assez inquiétant. On sait que les halles deviendront une sorte de campus d'où doit sortir un avenir radieux. La photo ne constitue ici qu'un moyen artistique, même si Maja entend bien téléguider les «Rencontres» (d'où le «clash» avec leur ancien directeur François Hebel en 2014). La Suissesse s'est déjà entendue, par exemple, avec le chorégraphe Benjamin Millepied. Tout doit bouillonner à partir de 2018 dans un interminable processus créatif. Hôtel après hôtelL'emprise de la mécène s'est par ailleurs étendue. Maja Hoffmann joue à Arles «La visite de la vieille dame» en vrai, même si elle n'a pour l'instant demandé la tête de personne. Elle a ouvert un premier établissement de luxe, L'Hôtel particulier, où la chambre coûte entre 300 et 500 euros. Elle a repris l'Hôtel du Cloître, transformé en lieu «arty». On murmure qu'elle a acheté les maisons contiguës à celui-ci, afin de l'agrandir. Certains Arlésiens assurent même qu'elle possédera bientôt le légendaire Hôtel Pinus, sur la place du Forum. Ses actuels propriétaires souhaiteraient se retirer. Les louangeurs la félicitent d'avoir «osé» le quartier de la Roquette pour l'Hôtel particulier. Il faut dire que ses rues semblent d'ordinaire peuplées de bénéficiaires du RMI, ou revenu minimal d'insertion, d'où des tensions sociales en vue. Ses adversaires lui reprochent en revanche de tout vouloir "à cinq étoiles". Il lui faudrait un Arles non plus populaire mais gentrifié, aseptisé et bien sûr élitaire. Pour le moment, on en reste là. Existe-t-il, au fait, des contre-pouvoirs, du moins sur le plan culturel? Côté Ville, non. La municipalité dirigée par Hervé Schiavetti est fauchée. Elle a ainsi vendu le bel Hôtel Blain, rue de la Calade, à la Fondation Manuel Rivera-Ortiz, américaine contrairement à ce que son nom suggère. Le Musée Réattu reste au pain sec. Le Département des Bouches-du-Rhône met lui volontiers la main au porte-monnaie. Il a permis l'agrandissement du Musée de l'Arles antique pour abriter le bateau romain découvert dans le Rhône, inauguré en 2014. Il sait qu'il devra recommencer, histoire de montrer le produit des fouilles archéologiques récentes à Trinquetaille, de l'autre côté du fleuve. Quand on a trouvé «les plus belles fresques romaines avec Pompéi», on ne saurait pas en rester là. Des crédits ont du reste déjà été voté pour installer en attendant des réserves: 2,5 millions d'euros. Restaurations dues au World Monument Fund Mais la municipalité doit aussi veiller à la réouverture du Museon Arlaten, dont les travaux n'en finissent pas, tandis que le budget grimpe. Commencé en 2007, le chantier étrangement maîtrisé de cet établissement folklorique vient de bénéficier de 22 millions supplémentaires du Conseil régional. On parle maintenant de 2018 pour l'inauguration de la nouvelle version. Il existe enfin le World Monument Fund. C'est lui qui avait permis de sauver il y a une vingtaine d'années le portail roman de Saint-Trophime. Une réussite totale. C'est lui qui a aidé depuis à la restauration du cloître sculpté. Elle a duré des années, 2015 ayant enfin été la bonne. C'est enfin fini depuis le 17 septembre dernier. La pierre blonde a retrouvé son éclat. Le lieu peut donc accueillir les touristes ne venant pas pour le seul Van Gogh, comme les Japonais. Pendant ce temps, grâce à d'autres financements encore, quantité de monuments ont perdu leur crasse noire. Arles a la chance d'intéresser, alors que tant d'autres viles française de petite taille se meurent, perdant habitants, magasins et services publics. Maja n'est donc pas seule. Disons qu'elle est l'arbre médiatique qui cache la forêt. Un arbre qui entend bien laisser les autres dans son ombre. N'oublions pas la maison Actes Sud, l'un des plus gros éditeurs français, qui s'est taillé un véritable complexe (hammam compris!) culturel au Méjan. Cela lui fait ausi de la concurrence.
Photo (Ville d'Arles): Le maire communiste Hervé Schiavetti, la riche Maja Hoffmann et l'architecte Frank Gehry, déjà auteur en France de la Fondation Vuitton. Un mélange de genres... Etienne Dumont.
Masahisa Fukase. « L'Incurable égoïste. » Palais de l'archevêché.
Dans cette première rétrospective européenne du genre. Il y a quelque chose d'obsessionnel dans l’auto-photographie de Masahisa Fukase ! Une espèce de délivrance subjective qui expulse une névrose d'un for intérieur perturbé! Le Moi ou bien le Je ? -Celui de Rimbaud ou l'immatérialité de Lévinas à travers la responsabilité d'autrui à partir du moi ? Le jeu du moi est constant néanmoins, mais toutefois improbable dans l'expression que Fukase, un des maîtres en la matière, lui donne, intentionnellement sans aucun doute, mais avec une mise en scène, effectivement, névrotique ! Il faut abandonner l'idée toute faite que Fukase se reproduit à l'infini en répondant à l'inconscient : c'est du Fukase ! Doit-on y subodorer une psychanalyse expliquée par la disparition de sa femme (en continuité d'une recherche artistique) vécue comme un acte de contrition. En effet, la souffrance sensibilise les sens à l'extrême de sorte à favoriser la créativité, ici, orientée vers une subjectivité « égoïste . ». Fukase est un cas à part ! Il ne répond à aucune forme normée de la photographie, fût-elle contemporaine est prise comme telle dans sa conception irréaliste. L'aliénation à la mort produit l'exutoire dont il a besoin pour extraire l'imaginatif. Les Corbeaux sont, comme ils le furent pour Edgar Allan Poe, en d'autres formes de création, les présages de la mort physique ! Penserions-nous à l'automutilation comme signe de purgatoire terrestre et non céleste que Fukase lui-même, en son inconscient, en eût fait un succédané ! Aussi complexe que sa pensée, si ce n'est plus, l'idée du moi chez lui relève d'une intention processionnelle vers l'autre : son épouse défunte en l'espèce et l'absence de sentiments affectueux, ajoutent à sa déchéance physique celle du psychisme transfigurant son être. C'est une sorte d'affliction profonde que la composition photographique constitue à partir d'éléments réels reproduisant toute la personnalité décomposée, au préalable dans sa mise en forme ! Il y a, ici, aux Rencontres d'Arles, des expositions que l'on ne peut louper sous aucun prétexte.L'aliénation se crée de l'image au photographe sans tenir compte de quelconques affinités entre les deux ; de là naît une espèce de symbiose contemporaine, comme il se doit aux Rencontres d'Arles 2017. Jean Canal. 6 juillet 2017.